Fais comme Edgar !
Ce portrait fait partie d’une série de quatre articles mettant en vedette les stagiaires du Programme de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ). Edgar Hernandez, 29 ans, est actuellement stagiaire en développement économique auprès de l’union des paysans autochtones UTC-La Paz, au Honduras (février à août 2019).
De nature plutôt réservée, Edgar s’illumine quand il parle de ses motivations qui l’ont poussées à postuler pour un stage à SUCO. Au fil de ses voyages et expériences de volontariat et de travail à l’étranger, Edgar s’est découvert un intérêt pour la conservation de la nature. De retour au Québec, il obtient un DEC en Comptabilité et gestion. Au cours d’un stage en recouvrement fiscal, il constate qu’il ne peut plus nier la tension qui l’habite : un désaccord profond entre ses désirs et ses études. Il repart sur la route pendant deux ans, avant d’obtenir un poste d’agent d’aide à l’emploi à Emploi-Québec à Montréal pendant deux ans. Son rêve de travailler en contact avec la nature est devenu trop fort. Cette fois, il entend cet appel intérieur et décide d’agir. Il démissionne et s’inscrit à temps plein au DEC en Gestion d’entreprises agricoles. Il obtient son diplôme en 2018.
De fonctionnaire à entrepreneur agricole
« Dès que j’ai commencé ma technique en agriculture au Cégep de Victoriaville, j’étais curieux de voir comment ça se passait dans les campagnes en Amérique latine. Je voulais comprendre la réalité agricole là-bas et ce qu’avait vécu mon grand-père au Mexique. C’est pour cela que j’ai choisi de faire un stage avec SUCO. Je veux partager mes connaissances dans le but d’améliorer les conditions de vie de personnes ici, dans les campagnes au Honduras afin d’éviter l’exode rurale et les migrations. »
Depuis février 2019, Edgar est stagiaire en développement économique auprès de l’union des paysans autochtones UTC-La Paz, au Honduras. Il s’agit d’une organisation de paysans et paysannes autochtones dédiés à la formation et l’accompagnement de groupes de base. La UTC-La Paz travaille à la défense de leurs droits par le biais de programmes et de projets qui contribuent au développement local et à l’amélioration de leur qualité de vie, principalement pour les communautés lencas.
Sa motivation première, il la puise dans son histoire familiale. Issu de la diaspora mexicaine, Edgar a réalisé qu’en conjuguant son expertise agricole, sa formation en gestion et sa maîtrise de l’espagnol, il pouvait avoir un impact durable sur les populations en Amérique latine. En partageant ses connaissances, il lutte pour la souveraineté alimentaire et l’émancipation des individus et des communautés. Sur le plan personnel, il souhaite incarner le fait que l’on peut choisir sa propre culture avant de chercher à en imiter une autre.
Créer du lien
Même si les codes culturels honduriens ne sont pas une barrière pour lui, Edgar a dû en découdre avec les poules du voisin. Il a mis quelques jours avant de découvrir que les semis de radis, poivrons, concombres et courgettes de son jardin n’étaient pas attaqués par un mystérieux insecte ravageur, mais bel et bien par une communauté avicole effrontée et caquetante. Au moment d’écrire ces lignes, Edgar et les poules sont à match nul, deux partout. Cette saga a permis à Edgar de se rapprocher de ses voisins et de tisser des liens avec eux.
Après son stage, Edgar aimerait poursuivre dans le domaine de l’agriculture biologique en encourageant la formation d’associations ou de coopératives. Il est surpris et fasciné par la résistance et la force de résilience qui émanent des organisations paysannes face aux intérêts privés. Quant à l’entrepreneuriat des jeunes, il y croit fermement. « C’est une voie vers l’épanouissement financier et personnel. J’observe que lorsque les jeunes produisent eux-mêmes leurs aliments, ils retrouvent une fierté et un amour pour leur environnement et leur milieu de vie. »
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