Entrevue avec la directrice générale

SUCO fête son 60e anniversaire, c’est un bel âge !

À l’occasion des 60 ans d’existence de l’organisme, la directrice générale Geneviève Giasson fait le point après trois ans à la barre de SUCO.

Parlez-nous de l’évolution de l’organisme au fil des années. 

À l’occasion de notre anniversaire, nous avons documenté l’histoire de SUCO. Ce qui frappe, c’est de voir que la proximité avec les communautés est le fil conducteur de notre action. Très rapidement dans notre histoire, on peut voir le souci de renforcer les capacités dans les pays d’interventions de manière collaborative, en co-construction, bien avant que ce soit la norme. Dans la même idée, ce qu’on appelle l’Éducation à la Citoyenneté Mondiale (ECM) a eu son importance dès le début de SUCO. Nous avons vécu des moments difficiles de coupes budgétaires, mais grâce à nos volontaires et à nos donateurs et donatrices, mais aussi grâce à nos relations de proximité avec les communautés, nous avons toujours su rebondir. Cela démontre la force et l’authenticité de notre engagement pour un monde plus solidaire, équitable et durable.

Qu’est-ce que SUCO nous réserve pour cette année d’anniversaire ? 

Beaucoup de belles choses ! On commence déjà avec les Retrouvailles au mois de juin, qui seront festives même à distance. Cet automne, il y aura une grande campagne de notoriété et de collecte de fonds pour faire mieux connaître notre action. Cette campagne a pour objectif de mieux nous ancrer au Québec, car les enjeux sur lesquels nous travaillons sont systémiques. Les changements climatiques et les défis que cela pose pour la survie ne sont pas des problèmes du Sud, ce sont des problèmes globaux ! Il y aura aussi 4 grands rendez-vous, 4 panels sur nos axes d’interventions, qui vont mettre les enjeux que nous défendons au cœur de la conversation : les systèmes alimentaires viables, la résilience aux changements climatiques, les droits et la participation des femmes et les acteurs et actrices de changement.

Pourquoi avez-vous décidé de vous impliquer avec SUCO ?

Ce fut une évidence ! C’est très important pour moi que mon parcours professionnel ait du sens, que chaque étape s’inscrive dans quelque chose de cohérent et apporte une valeur ajoutée à la société. SUCO est une belle organisation, avec une équipe compétente et engagée et une exceptionnelle communauté capable de grandes choses, tout en restant à échelle humaine. J’ai tout de suite vu cette force, ce potentiel d’impact. Et la mission bien sûr ! Je suis intimement convaincue de l’importance d’une relation respectueuse entre les humains et leur environnement, du pouvoir de la co-construction et de l’importance des solutions locales dans une lutte plus globale aux changements climatiques.

La dernière année a été un challenge pour de nombreuses organisations.

Comment, SUCO, a-t-il fait face à la pandémie mondiale ?

Il fallait garder le cap plus que jamais ! Ce que nous avons construit ensemble au fil du temps est très solide et nous savions qu’il fallait continuer notre action sur le terrain, ainsi qu’au Québec. Heureusement, nous sommes une organisation agile avec une forte réactivité. La plus grosse responsabilité pour moi, ce fut de prendre soin des personnes qui œuvrent pour SUCO et m’assurer qu’on ne laissait personne derrière : les équipes à Montréal et sur le terrain, les volontaires, mais aussi les populations participantes qui n’ont souvent pas accès aux soins de santé ou au vaccin.

Chaque pays a eu tendance à se refermer un peu sur lui-même pendant cette crise.

Pourquoi est-ce que la coopération internationale reste importante aujourd’hui ?

La crise de notre temps, ce sont les changements climatiques, ses impacts se font déjà particulièrement ressentir dans les pays du Sud. Bien que les solutions soient locales et spécifiques à chaque territoire, la prise de conscience se doit d’être globale. Nous habitons toutes et tous sur la même planète, nous sommes donc interdépendants. es face aux changements climatiques. C’est une formidable opportunité de faire preuve de solidarité et d’apprendre des communautés du Sud qui font preuve de résilience et d’innovation face aux changements qu’ils vivent.

Et donc quel rôle SUCO peut-il jouer au Québec et à l’international sur ces enjeux ?

SUCO a une expertise construite sur des années de relations avec les populations locales sur ces enjeux et particulièrement sur les questions d’agroécologie. Notre force c’est de rassembler autour de la table des acteurs et actrices de changement pour apprendre et trouver des solutions ensemble. Et c’est particulièrement important d’inclure les parties prenantes d’un problème et d’une solution pour que celle-ci ait de l’impact et contribue à des changements systémiques. Au Québec, particulièrement, nous sensibilisons la population, et notamment les jeunes, à poser des gestes concrets en faveur d’une transition socioécologique.

Tourné vers l’avenir.

Que souhaitez-vous à SUCO pour les 60 prochaines années ? 

Je souhaite que SUCO se lie à d’autres acteurs de la transition socioécologique, notamment au Québec, pour accroître sa capacité d’action et sa portée. C’est essentiel, car les enjeux sont vitaux. On ne pourra certainement pas y arriver chacun dans notre coin ! Je lui souhaite aussi de garder le cap malgré les contraintes et de continuer à faire des choix éclairés et pertinents pour mener à bien sa mission. Cela mènera, je le souhaite, à une place plus grande pour l’agroécologie et la voix des femmes, deux des ingrédients essentiels à de véritables changements et à un développement plus durable.

Renseignements supplémentaires :

Maud Pidou
Responsable des communications et projets nationaux
514 272-3019, poste 225
maudpidou@suco.org