Maria Teofila Mendez Landero, 30 ans, vient de terminer une formation en agroécologie du programme PROGA-Jeunes réalisé par SUCO et ses partenaires locaux.
Maria vit avec sa famille composée de son mari Miguel et de leur petite fille Sandra, âgée de 5 ans. Ils habitent dans la communauté de Las Trojas, au nord du Nicaragua, où un centre de formation PROGA-Jeunes a vu le jour il y a 3 ans. Pour nous rendre chez elle, nous devons parcourir durant près d’une heure un chemin de terre sinueux pour ensuite continuer notre trajet à pied ; sa propriété n’étant pas reliée à une route. La modeste maison est située au milieu des montagnes, où la famille cultive son potager et pratique l’apiculture.
Grâce à PROGA-Jeunes, Maria a pu suivre une formation qui lui était auparavant inaccessible. Les programmes de formation professionnelle demandent généralement une 3e année secondaire, soit un niveau éducation que Maria n’a pas eu la chance de compléter. En éliminant l’exigence du niveau d’éducation, plusieurs jeunes en milieu rural tels que notre agricultrice ont désormais l’opportunité de développer de nouvelles techniques agricoles et ainsi de réduire leur risque d’insécurité alimentaire ; une problématique courante dans la région.
Dès le début de la formation, Maria s’est sentie considérée en tant que mère de famille. Elle se rendait d’ailleurs à ses cours accompagnée de sa petite fille, qui avait ainsi l’occasion de jouer avec les autres enfants. Ce sont les valeurs de l’agriculture écologique qui ont principalement attiré l’attention de Maria pour le programme. Elle aime le fait de pouvoir acquérir de nouvelles connaissances et compétences ainsi que de partager son expérience avec d’autres familles de la communauté. Elle a également apprécié l’importance accordée à l’égalité entre les sexes dans la formation. « Mon estime de moi a augmenté depuis ma participation à PROGA-Jeunes. J’ai réalisé qu’en tant que femme, j’avais les mêmes capacités pour travailler et réussir que les hommes », dit-elle avec un petit sourire en coin.
Avant de participer à PROGA-Jeunes, Maria et les siens cultivaient peu. Aujourd’hui la famille produit suffisamment d’aliments pour subvenir à ses besoins et a pu, à quelques occasions, vendre les surplus au marché local. Ces derniers mois, ils ont récolté des tomates, des oignons, des piments, des carottes, du maïs et des choux pour n’en nommer que quelques-uns. En raison de la précarité de l’eau dans la région, la famille se contente de produire le strict nécessaire à sa consommation et ne planifie pas de cultiver ses légumes dans l’objectif de les vendre. Elle a plutôt dirigé son activité génératrice de revenues vers un produit nécessitant peu d’eau.
Maria est aujourd’hui une femme entrepreneure. Elle a développé avec deux autres collègues et grâce à l’appui de SUCO, un plan d’affaire de production de miel. C’est au cours d’une des formations à laquelle elle assistait que Maria et l’une de ses collègues ont découvert un intérêt pour l’apiculture. En effet, Maria aime bien l’idée que la conception du produit se fait en complicité avec la nature par le biais du travail des abeilles. Le miel sert non seulement à l’alimentation, mais est également populaire auprès de la communauté pour ses propriétés médicinales. En plus d’être rentable pour sa famille, Maria voit la production du miel comme un bénéfice pour sa communauté. Le petit groupe d’entrepreneures a prévu ouvrir un point de vente dans la communauté au cours des prochains mois. Pour l’instant, la vente se fait de façon informelle à partir de la maison. Son premier client fut d’ailleurs son voisin venu l’encourager.
En tant qu’étudiante, agricultrice, apicultrice, femme d’affaires et mère d’une petite fille, Maria a un emploi du temps très chargé. Elle reçoit heureusement l’appui de son mari Miguel. Celui-ci s’assure de la remplacer et de la représenter lorsque celle-ci n’est pas disponible pour travailler avec ses collègues sur le plan d’affaire en apiculture ou pour assister aux formations. D’ailleurs, à la maison, le couple se sépare les tâches, que ce soit pour ce qui a trait au travail sur leur parcelle, à la production du miel ou en ce qui concerne les tâches ménagères.
Son plus grand souhait pour le futur ? Continuer d’étudier et de travailler au bénéfice de sa famille et de sa communauté. Elle a d’ailleurs récemment terminé son éducation primaire et vient de commencer sa première année de secondaire, ou elle va étudier tous les samedis.
Par Dominique Cardinal, Responsable de l’égalité entre les femmes et les hommes, au Nicaragua
Faites un don et donnez vie à d’autres projets d’agriculture durable !
[su_row][su_column size= »1/4″]
35$
fournit des semences pour une terre agricole familiale.
[/su_column][su_column size= »1/4″]
50$
procure à une famille les semences et les outils pour démarrer un jardin maraîcher.
[/su_column][su_column size= »1/4″]
75$
permet l’achat d’une chèvre qui sert d’investissement pour nourrir une famille de 5 personnes.
[/su_column][su_column size= »1/4″]
150$
permet d’acheter 150 plantules (graines germées) pour planter des arbres fruitiers.
[/su_column][/su_row]
[su_spacer size= »30″]
[su_spacer size= »50″]