Faites le tour du monde avec Pascuala

Lundi matin. Ma collègue Ariane Sylvain-Salvador et moi-même nous rendons à Rio Grande, communauté de la région d’Intibucá au Honduras. Le temps est très humide et froid, le brouillard est dense et le dernier kilomètre, que nous devons faire à pied, est très périlleux en raison de la boue qui rend le chemin excessivement glissant.

Notre mission : aller rencontrer une femme très inspirante, Maria Pascuala Garcia Gutirez.

Pascuala nous reçoit dans sa maison avec un café bien chaud et un déjeuner de tortillas, d’œufs et d’haricots. Cette femme de 43 ans, mère de trois fils et une fille, cultive une grande partie des aliments que consomme la famille. Nous visitons les parcelles entourant la maison où la famille cultive, entre autres, du maïs, des haricots, des radis, des carottes, de la coriandre, des patates et quelques arbres fruitiers. En plus d’être agricultrice, Pascuala donne énormément de son temps à AMIR (Asociación de Mujeres Intibucanas Renovadas), une association locale de femmes indigènes partenaire de SUCO, qui travaille en appui à l’amélioration du niveau de vie pour des familles vivant d’agriculture.

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L’implication de Pascuala au sein d’AMIR a commencé il y a environ 18 ans. Celle-ci nous raconte comment elle s’est d’abord impliquée dans le groupe local de l’association, puis au niveau de la zone (regroupant plusieurs communautés), pour finalement siéger pendant plus de 10 ans au Conseil général d’AMIR, occupant divers postes au passage, secrétaire, trésorière, vice-présidente, pour finalement occuper celui de présidente pendant 2 ans. Elle s’est ensuite retirée de l’administration de l’association mais demeure tout de même impliquée en tant que coordonnatrice du comité de surveillance. De plus, c’est que la famille travaille maintenant sur un nouveau projet, celui de développer une ferme modèle, lieu de démonstration et d’apprentissage pour les familles agricoles.

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Avoir des enfants en bas âge n’a pas empêché Pascuala de donner de son temps à l’association. Il pouvait lui arriver régulièrement de marcher plus de 2 heures avec un de ses enfants sur le dos afin de participer à une réunion. Fort heureusement, son époux l’a toujours épaulé dans son implication, tant moralement qu’au niveau du partage des tâches domestiques et de celui des enfants. Cet appui a été indispensable pour le travail de Pascuala au sein de l’organisation. Maintenant, elle peut également compter sur la présence de ses 4 enfants pour les aider, elle et son mari, dans les différentes tâches à effectuer et le développement de la ferme modèle.

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Ayant été à l’école jusqu’à l’âge d’environ 12 ans, un accomplissement dont l’agricultrice est particulièrement fière, est d’avoir su assumer de manière efficace et professionnelle les différentes tâches administratives dans l’organisation à force de débrouillardise, en apprenant le tout au fur et à mesure. Grâce à un travail acharné et appliqué, parfois jusqu’à tard dans la nuit, les exercices comptables et administratifs impeccables réalisés par Pascuala ont toujours passés haut la main lors des différents audits. Par contre, le travail avec l’organisation n’a pas toujours été un long chemin tranquille. Pascuala nous raconte comment elle a déjà dû se battre becs et ongles aux côtés de quelques-unes de ses collègues d’AMIR afin de préserver le terrain de l’organisation de quelques intérêts avides cherchant à les discréditer. Elle souligne au passage que les formations reçues avec AMIR sur les droits humains, l’estime de soi ou l’incidence politique les ont particulièrement aidées à continuer d’avancer malgré les difficultés rencontrées.

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Et lorsqu’on lui demande quel est son souhait le plus cher : « Aller visiter le Canada! » répond-t-elle dans un éclat de rire! Puis elle précise que son rêve pour sa famille serait que tous ses enfants deviennent des salariés professionnels, qu’AMIR continue de croître afin que plus de familles puissent en profiter, et finalement que leur projet de ferme modèle se développe au maximum.

Par Cassandre Hervieux Gaudreau, conseillère en agroécologie pour SUCO avec AMIR à La Esperanza, Intibucá, Honduras

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35$

fournit des semences pour une terre agricole familiale.

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50$

procure à une famille les semences et les outils pour démarrer un jardin maraîcher.

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75$

permet l’achat d’une chèvre qui sert d’investissement pour nourrir une famille de 5 personnes.

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150$

permet d’acheter 150 plantules (graines germées) pour planter des arbres fruitiers.

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