Initiative de restauration du couvert végétal au Togo : SUCO et WEP Togo mettent à contribution les jeunes et les femmes

Par Sandrine Yasmina NASSA, collaboratrice spécialisée en communication

Togo

Face à la dégradation des forêts par l’Homme et les changements climatiques, en plus de l’Etat, des femmes et des jeunes se mobilisent grâce à des organisations non gouvernementales comme SUCO et WEP-TOGO pour mettre en œuvre des stratégies de restauration du couvert végétal. C’est ainsi que naquit le projet « contribution des femmes et jeunes à la réduction des pressions anthropiques sur les ressources forestières grâce aux pratiques innovantes au Togo » mis en œuvre par WEP Togo à travers le financement du Fonds Innove de SUCO. Dans le cadre de ce projet, près de 2000 essences forestières ont été mises en terre et plus de 600 foyers améliorés distribués pour une réduction de la consommation du bois et une restauration des forêts.

Le projet « contribution des femmes et jeunes à la réduction des pressions anthropiques sur les ressources forestières grâce aux pratiques innovantes au Togo » est une initiative de WEP-TOGO et SUCO au double objectif. Il visait à contribuer à la réduction des pressions anthropiques sur les ressources forestières et à l’amélioration des conditions de vie des femmes en milieu rural. Financé dans le cadre du Fonds Innove de SUCO à travers Affaires mondiales Canada, ce projet d’une durée de 12 mois (1er septembre 2023 au 31 août 2024) a eu pour zone d’intervention la région maritime et la région centrale du Togo. Il s’est agi d’amener les ménages périphériques de Lomé à adopter les bonnes pratiques d’économie de combustible à travers l’utilisation des foyers améliorés et amener les jeunes et femmes carbonisateurs·trices de la région centrale (Tchaoudjo3) à adopter les bonnes pratiques de gestion durable des forêts.

Le chargé du projet Kabirou ABOUTOU explique que plusieurs activités ont été menées dans le cadre de cette initiative. Il s’est agi entre autres de formations d’artisans sur la fabrication des foyers améliorés suivi de la fabrication de 630 foyers améliorés qui ont été distribués aux ménages dans la grande agglomération de Lomé. Ceci dans l’optique de réduire significativement la consommation du charbon de bois dans les ménages ciblés. RANSON Adjo, bénéficiaire d’un des foyers améliorés a témoigné que ce moyen lui facilite la vie car très économique et rapide. « J’utilise moins de charbon de bois pour chauffer de l’eau contrairement au foyer traditionnel. Il dégage aussi moins de chaleur à l’extérieur, donc protège contre la chaleur. Quand il pleut parfois je le prends et je dépose dans ma cuisine. Contrairement au foyer traditionnel en banco qui est sur place. », a-t-elle relaté. TCHAKBERA Talpe, une autre bénéficiaire a renchéri qu’elle utilise un sac de charbon pour trois mois au lieu d’un mois grâce au foyer amélioré.

Séance de formation sur la fabrication des foyers améliorés
Remise d’un foyer amélioré à une bénéficiaire de la zone périphérique de Lomé par la Chargée de Programme de WEP-Togo

Le chargé du projet Kabirou ABOUTOU a ajouté qu’il y a eu aussi une sensibilisation de plus de 1315 ménages des communes Agoè-Nyivé 5 et 6 (des communes de Lomé au Togo) sur l’utilisation des foyers améliorés et leur utilité (environnementale et sanitaire). En plus de cela, 50 jeunes et 50 femmes carbonisateurs·trices de la région centrale ont reçu des formations en bonne pratique et gestion durable des forêts et technique de carbonisation améliorée. En outre 4 meules casamançaises ont été mises à la disponibilité des carbonisateurs·trices. Les meules casamançaises sont utilisées dans la production de charbon de bois pour améliorer l’efficacité et le rendement de la carbonisation permettant ainsi de produire plus de charbon avec moins de bois. « Ceci est démontré par le témoignage des carbonisatrices qui affirment qu’avec la meule casamançaise, la quantité de bois utilisée pour la fabrication d’un sac de charbon de bois est réduit au 1/3 comparativement à la quantité nécessaire pour la même quantité de charbon de bois en utilisant la méthode traditionnelle », a soutenu le chargé projet. C’est d’ailleurs ce que Habiba SIRKENENI, carbonisatrice dans la région centrale ayant bénéficié de la formation sur les techniques de production de charbon  a confirmé. Pour elle, le charbon de bois de la meule casamançaise est meilleur que celle de la meule traditionnelle. « J’obtiens beaucoup de charbon de bois à travers la meule casamançaise. Par exemple quand je fais la carbonisation avec la meule traditionnelle j’obtiens sept (07) sacs du charbon de bois. Mais avec la meule casamançaise j’obtiens douze (12) sacs du charbon de bois », a-t-elle précisé.

Photo de famille à l’issue d’une séance de sensibilisation et de distribution de foyers améliorés
Les femmes et jeunes de la région de Kolina sur le site du reboisement des plants à essence forestière.

 A cela s’ajoute le reboisement d’un espace de 2 hectares composée de 2000 plants d’essences forestières pour restaurer la couverture forestière. Ce sont autant d’actions qui ont contribué et qui continuent de contribuer à la réduction de la déforestation et à l’amélioration des conditions de vie des femmes. Alain TSOGBE, conseiller en environnement et gestionnaire de de projets Innovants à SUCO Togo, chargé de l’appui du projet, a précisé que c’est un excellent projet dont le partenaire WEP TOGO n’a ménagé aucun effort pour mener à bien c’est-à-dire la réalisation de toutes les activités du projet dans les délais et le budget alloué. Ce qui lui d’ailleurs permis d’atteindre les objectifs visés.

Rappelons que Women Environmental Programme Togo (WEP-TOGO), partenaire de SUCO au Togo est une organisation féminine apolitique à but non lucratif œuvrant pour la mobilisation et l’implication des femmes et jeunes dans la gestion durable des ressources naturelles. 

Le chargé de projet Kabirou ABOUTOU en plein échange avec des carbonisatrices de la région centrale

Crédits photos : Sandrine Yasmina NASSA

Cet article a été réalisé grâce au financement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada pour le Programme de coopération volontaire.