La journée des droits des femmes en actions

En 2021, les femmes sont les principales productrices de nourriture dans le monde, mais elles ne sont propriétaires que de 10 % des terres. Par conséquent, elles possèdent une plus faible sécurité de revenu que les hommes, moins de pouvoir décisionnel dans les ménages et de plus grandes difficultés à accéder au crédit pour démarrer une entreprise ou améliorer leur productivité agricole. Du Sénégal, au Bénin, en passant par le Pérou, jusqu’au Honduras, SUCO lutte pour la reconnaissance des droits des femmes, notamment dans les espaces ruraux, tout en valorisant leurs projets et initiatives dans la gouvernance des ressources naturelles. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes qui cette année porte sur le thème « L’égalité d’aujourd’hui pour un avenir durable » revenons sur les actions de SUCO qui renforcent les droits des femmes.

Des femmes et des forêts en meilleure santé au Sénégal

Sur le plateau de Thiès, au Sénégal, différents groupes de femmes ont soulevé un problème récurrent dans plusieurs communes : les coûts en temps, en énergie et en argent liés à la faible efficience des fourneaux utilisés dans plusieurs ménages. Avec l’aide de SUCO, des « fourneaux jambar », plus efficients et moins polluants, ont été achetés et distribués à des groupes de promotion féminine. Ces derniers ont sélectionné des membres pour leur distribuer des fourneaux en échange d’une contribution financière inférieure au prix du marché. Avec l’argent récolté, les groupes de promotion féminine ont pu acheter de nouveaux fourneaux, revendus ensuite à des femmes non bénéficiaires initialement, à un prix raisonnable. Grâce à ce système, SUCO a permis la mise en place de solutions adaptées, qui valorisent le leadership féminin et qui amplifient le rôle des femmes en tant qu’actrices de changement, mais aussi leur autonomie. Ainsi, les femmes du plateau de Thiès ont constaté des effets bénéfiques sur leur santé et leur corps étant désormais moins exposées à la fumée des fourneaux. Elles réalisent également des économies de bois de cuisson et de gaz butane et consacrent ainsi moins de dépenses dans ce domaine. Leurs travaux domestiques se retrouvent donc allégés, ce qui leur permet de consacrer davantage de temps et d’énergie dans des activités génératrices de revenus. Cette meilleure gestion de l’énergie limite le déboisement, valorisant ainsi le rôle des femmes dans la gouvernance des ressources naturelles.

De nouvelles sources de revenus pour les femmes au Bénin

Au Bénin, les femmes productrices de riz d’Allahé ont été formées dans la transformation de leur riz pour assurer une diversification de leurs sources de revenus. Désormais, elles sont en mesure de commercialiser des gâteaux de riz ou de la bouillie qu’elles revendent dans leurs communautés, en assurant également un apport nutritif suffisant pour elles et leur famille. Que ce soit en tant qu’animatrices, transformatrices ou productrices, les femmes sont de véritables actrices de changement dans le cadre de ce projet et sont au premier plan pour améliorer leur condition de vie et celle de leur famille.

Plus d’étudiantes agricoles au Pérou

Au Pérou, les femmes rurales jouent un rôle prépondérant dans la production alimentaire à petite échelle. Pourtant, ces mêmes femmes sont celles pour qui le niveau d’instruction est le plus bas, principalement en raison de la maternité et du fardeau familial. La société patriarcale ne reconnait pas l’importance des activités agricoles exercées par les femmes au quotidien et attribue une plus grande valeur au travail des hommes. Ces derniers représentent parfois jusqu’à 90 % des étudiants en formation agricole. Pour cette raison, le projet FORMAGRO, a mis en place un programme de formation en agriculture adapté pour que les jeunes femmes puissent y participer pleinement tout comme les jeunes hommes, dans les régions de Lima et d’Ancash. Ainsi, plus de 50 % du nombre total d’étudiants du programme en agriculture dans les centres de formation sont des femmes. La méthodologie d’enseignement a été revue, le matériel pédagogique a été adapté pour enlever tous les stéréotypes sexistes, des formations complémentaires sur les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes ont été données. La maternité n’est plus un obstacle à l’éducation, les femmes peuvent poursuivre leurs études grâce aux services de garde et aux salles d’allaitement mis en place pour veiller au bien-être de leurs enfants. Enfin, le projet a également permis la mise en place d’un concours d’aide financière, destiné aux jeunes entre 15-35 ans ayant suivi une formation du projet afin de soutenir, via des biens ou des services offerts, leur entreprise déjà en fonctionnement. Ainsi, 46 entreprises du secteur agricole et de la transformation de produits ont eu accès à du financement dont 25 dirigées par des femmes.

Des productrices mieux rémunérées au Honduras

Au Honduras, via son usine Siguatas Lenca, l’organisation de femmes AMIR (Asociación de Mujeres Intibucanas Renovadas) achète directement les matières premières à ses membres, les transforme et les revend, assurant ainsi un marché direct et stable aux femmes autochtones Lenca. En accompagnant les femmes dans leur chaine de production afin d’améliorer la qualité de leurs produits et en optimisant l’équipement de l’usine Siguatas Lenca, SUCO a favorisé la sécurité alimentaire et l’augmentation des revenus de 70 membres de l’AMIR et 215 membres de leurs familles. Ainsi, les femmes présentes en grande majorité dans ce projet ont vu leurs salaires augmenter et par conséquent leur autonomie économique.

Des actions concrètes pour une égalité future et un avenir durable

Du fait de facteurs socioéconomiques et culturels, les agricultrices et les femmes en général, sont encore les plus affectées par les changements climatiques. La journée du 8 mars est une façon de célébrer et de valoriser les droits des femmes, mais ce sont des projets quotidiens, comme ceux que nous développons chez SUCO, dans nos pays d’action, qui permettent concrètement d’assurer le respect des droits et la participation des femmes à l’élaboration des solutions qui améliorent leur quotidien et augmentent leur autonomie.

Cet article a été réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise du ministère des Affaires mondiales Canada pour le programme de coopération volontaire (PCV).

Crédits photos :

Couverture – Honduras – Ceyleth Silva
Bénin – Christelle Ouattara
Honduras – CCLab

Renseignements supplémentaires :

Lucy Pyrrha
Stagiaire – Équipe projets
Courriel : lucypyrrha@suco.org