Par Sandrine Yasmina NASSA, collaboratrice spécialisée en communication
Togo
Depuis novembre 2023, l’équipe de SUCO Togo a initié une action collective qui est la mise en place d’un jardin agroécologique. Comment cela s’est-il passé ? Où en est-elle ?
SUCO est une organisation de coopération internationale dont l’un des principaux domaines est l’environnement. Au Togo, elle renforce avec l’appui des collaborateurs et collaboratrices les organisations de développement locales sur les bonnes pratiques agroécologiques, la résilience au changement climatique, la communication, les droits et la participation des femmes, etc. C’est ainsi qu’en novembre 2023, l’équipe qui nourrissait l’idée de mettre en place un jardin agroécologique sauta le pas afin de joindre l’utile à l’agréable : renforcer l’action collective de l’équipe, produire des aliments bio pour la consommation du bureau et présenter un jardin agroécologique témoin au partenaires.
La préparation du terrain et des lits de semences (pépinières)
En novembre 2023, après identification de l’espace dans la cour de SUCO Togo, toute l’équipe a mis la main à la patte : désherber l’espace, défricher le terrain et préparer les planches de culture. Parallèlement, des pépinières de tomates, de betteraves, gboma (épinards africains), poivrons, des fines herbes, du melon et de l’adémè (corète potagère) ont été préparées. Lorsque les semis ont donné au bout de trois semaines, l’équipe a procédé au repiquage des semis des jeunes plants, puis s’est ensuivi l’arrosage et leur entretien.
L’arrosage et l’entretien des semis des plants
Pour l’entretien et l’arrosage du jardin potager bio, SUCO Togo a composé des équipes de deux personnes par semaine chargées de ces deux tâches. L’organisation de coopération Carrefour international partageant les locaux avec SUCO au Togo participe aussi à cette activité. Alain Tsogbe, collaborateur en environnement et Ibrahim Maiga, collaborateur en agroécologie qui ont pris le lead de cette initiative prenaient également le soin d’enrichir le sol avec du compost organique et du terreau. Ce sont des activités qui permettent aux collègues qui ne sont pas dans le domaine de l’environnement et l’agroécologie d’en apprendre d’avantage et d’allier la théorie et la pratique. Christine Barbeau, collaboratrice en développement organisationnel, explique que ces activités lui permettent de décrocher de l’ordinateur pour changer d’air et de passer un bon moment avec les collègues.
Les défis dans la mise en œuvre de l’initiative et la récolte
Au fur et à mesure que les plantes prenaient vie, l’équipe s’est rendu compte qu’une partie du sol est pauvre en matière organique. Une autre grande difficulté pour les plantes est la chaleur extrême. Toutes les plantes n’ont pas la même tolérance aux changements des conditions environnementales. La plupart des plantes ne supportent pas une chaleur en dessus de 35 degrés. Les poivrons ont le plus souffert des vagues de chaleur des derniers mois. Ibrahim explique qu’il a fallu déplacer les plantes vers les zones plus fertiles de la cour. Certaines plantes n’ont malheureusement pas tenu face à la situation climatique et la qualité du sol malgré les multiples enrichissements. C’est le cas des plants de carotte, de betterave et de melon d’eau.
A quand la récolte ? « Le bio, ça prend du temps, environ 4 mois, contrairement aux plantes non bio qui peuvent être récoltées en deux mois et demi ou trois mois », rappelle Ibrahim. Les premières fleurs ont commencé à éclore au bout de trois mois pour certains et deux mois pour d’autres. Les plantes comme la laitue ou les épinards africains qui ont un cycle court, sont arrivées à maturité avant d’autres comme le poivron et le melon.
La cueillette se fait donc au fur et à mesure. Au bout de cinq mois, SUCO Togo a pu récolter de la laitue, de l’épinard africain, du poivron, de la corète potagère, du melon tous bio pour le grand bonheur de l’équipe. Cette initiative expérimentale se poursuit et bientôt d’autres plantes comme les papayers et les tomates porteront fruits.
Crédits photos : Sandrine Yasmina NASSA
Cet article a été réalisé grâce au financement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada pour le Programme de coopération volontaire.