Par Sandrine Yasmina NASSA, collaboratrice spécialisée en communication
Togo
Le développement de l’agriculture maraîchère demeure une solution de valeur pour permettre aussi bien aux populations rurales qu’urbaines togolaises de s’assurer une sécurité alimentaire. « Le maraîchage qui est l’un des sous-secteurs de l’agriculture demeure une source importante de revenus et d’autosuffisance alimentaire des populations rurales et périurbaines », peut-on noter dans un article publié sur le site du ministère en charge de l’agriculture togolais en mars 2022[1].
Dans ce contexte l’organisation SUCO, présente au Togo depuis janvier 2021, appuie une organisation de développement locale partenaire dénommée ONG PASYD Togo, dans la mise en œuvre d’un projet visant à accroitre la productivité de la production légumière en toutes saisons de 50 femmes maraichères, et en même temps, leur bien-être économique et social. Ce projet « Innovation agroécologique de la production légumière pour l’autonomisation des femmes productrices d’adémè (corète potagère) dans la vallée du fleuve Zio au Togo », d’une durée de 12 mois, est réalisé à Tonoukouti à une trentaine de kilomètres de la capitale Togolaise, Lomé. Il est financé par le Fonds INNOVE de SUCO à travers Affaires mondiales Canada (AMC).
Les femmes productrices de ce légume très prisé au Togo, pour son apport nutritif et son goût, sont confrontées à d’énormes défis dont le manque d’eau en saison sèche, l’appauvrissement des sols, le manque de main d’œuvre, etc. Dans le cadre de ce projet, il s’agit spécifiquement de permettre à ces femmes maraichères de cultiver des produits biologiques en toutes saisons, d’accroitre cette production et leur autonomisation ainsi que leur leadership dans la communauté. Pour ce faire, PASYD mène en collaboration avec SUCO divers activités dont les renforcements de capacités des femmes participantes en techniques agriculturales et gestion financière et la mise en place de système d’irrigation.
Théorie et pratique pour un meilleur apprentissage : le champ école agriculteur
Le champ école agriculteur a été créé dans l’optique de permettre aux femmes d’apprendre en pratiquant tout ce qui est relatif à l’agriculture. Elles y ont reçu des formations sur les techniques de compostage biologique, leur utilisation efficiente et les techniques agriculturales telles que le semi en saigné sur planche ou la préparation du sol. Ce sont autant d’acquis capitalisés par ces dernières et appliqués sur leurs parcelles de production. Elles expliquent que ces pratiques leurs ont permis de passer de 2 récoltes par cycle de production à 4 récoltes. Récoltes qui ont non seulement servi à la consommation familiale en cette période de soudure (nom donné à la saison sèche) mais également à la vente. Cela leur a permis de disposer d’une source de revenus et d’être plus autonomes. Elles produisent et utilisent désormais leur propre compost à base de matière organique. Pour ZOUGOU Essi, la présidente du groupement de femmes bénéficiaires, les pratiques agroécologiques apprises et appliquées rendent leur travail moins pénible car elles ont moins de mauvaise herbe : « Notre production a augmenté. Ce qui fait que nous avons plus de revenus pour subvenir à nos besoins et ceux de nos enfants, surtout ceux concernant leurs scolarités » a-t-elle ajouté.
De l’eau pour les femmes
Un dispositif d’irrigation est en cours d’installation pour permettre aux femmes de disposer d’eau en toutes saisons. Il s’agit également d’assurer la pérennité du projet qui finit en novembre 2023. « Durant la saison sèche, l’eau est une ressource rare. Jusqu’ici les bénéficiaires ont des difficultés d’accès à l’eau en cette période. Le dispositif d’irrigation leur permettra d’avoir une maitrise de l’eau et d’en disposer en toutes saisons. Toute chose qui leur permettra de rentabiliser leur production. En plus, c’est un dispositif qui leur servira même à la fin du projet » explique Alain Tsgobé, collaborateur en environnement et gestion des projets innovants de SUCO au Togo.
[1] https://agriculture.gouv.tg/le-maraichage-sur-les-zaap-au-togo-une-source-dautonomie-et-depanouissement-des-femmes/
Cet article a été réalisé grâce au financement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada pour le Programme de coopération volontaire.