Par Wend-Puiré Yasmina Sandrine Nassa, collaboratrice en communication
Togo
En Afrique, la chefferie a, en majorité, un visage masculin. Cependant au Togo dans le village de Adidogomé Awatamé à Lomé dans la capitale togolaise, se trouve maman Akossiwavi Gagli VII, femme cheffe de ce dit village, une des rares exceptions en Afrique. Nous avons rencontré maman Akossiwavi lors d’une séance de sensibilisation sur l’égalité de genre que notre partenaire PASYD a organisé avec notre appui. Très active dans sa communauté en ce qui concerne l’épanouissement des femmes, nous sommes allées à la rencontre de cette femme au profil très inspirant.
Allons à la connaissance de l’histoire de cette cheffe atypique
Maman Akossiwavi, 51 ans, a accédé à la chefferie suite au décès de son père. Elle explique qu’elle n’était pas celle choisie d’office pour succéder à son père, mais que c’était plutôt son frère. Ce dernier n’ayant pas été à la hauteur, les notables ont décidé de le destituer et de le remplacer par elle. Elle précise qu’elle a toujours été aux côtés de son père durant son règne de chef et tout ce qui était relatif à la gestion de la chefferie ne lui était donc pas nouveau. C’est pour cela qu’elle fut proposée à la place de son frère. C’est d’ailleurs pourquoi elle n’a pas eu peur d’assumer cette grande responsabilité.
Bien que quelques voix s’élevaient contre la désignation d’une femme au titre de chef, la grande majorité des personnes de sa communauté consciente de ses compétences et capacités en a décidé autrement. C’est ainsi que maman Akossiwavi devint cheffe du village d’Adidogomé Awatamé.
Maman Akossiwavi Gagli VII explique qu’elle ne rencontre pas de soucis majeurs dans sa mission et reçoit d’ailleurs beaucoup d’encouragements de la part de nombreuses personnes de sa communauté. Ses responsabilités aussi, ne l’empêchent pas d’assumer son rôle de mère et d’épouse. Son époux et ses enfants la soutiennent dans cette noble mission. Certains visiteurs en quête d’audience sont étonnés de voir une femme cheffe, dit-elle d’un ton amusé. Elle a créé une association de femmes dénommée « Sourire » qui a pour objectif l’épanouissement des femmes de sa communauté. Deux fois par semaine, environ 65 femmes de l’association reçoivent des cours d’alphabétisation et chaque 1er samedi du mois est initiée une journée d’hygiène de salubrité. Les femmes de l’association nettoient les rues et espaces de la commune. Notre partenaire l’ONG PASYD collabore avec maman Akossiwavi qui, en tant que leader coutumière, est une partenaire clé pour l’atteinte de l’égalité de genre dans sa communauté.
Pour maman Akossiwavi, les femmes sont capables d’assumer les rôles de responsabilités aussi bien que les hommes. « J’encourage et invite les femmes à accepter les rôles de responsabilités car elles sont en mesure d’assumer convenablement ces rôles » lança-t-elle.
Cet article a été réalisé grâce au financement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada pour le Programme de coopération volontaire.