Rencontre avec des femmes inspirantes

J’ai récemment participé au colloque Bruxelles-sur-Seine II, de la défense des droits des femmes à la promotion de l’égalité de genre, qui avait lieu à Paris, du 8 au 10 décembre dernier. Ce colloque réunissait des praticiennes et praticiens, des chercheuses et chercheurs de Belgique et de France, en plus de trois déléguées québécoises dont la participation a été financée par Les Offices jeunesse internationaux du Québec. J’y représentais SUCO et le Comité québécois femmes et développement, comité chapeauté par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI). Une belle expérience pour partager et échanger sur nos bonnes pratiques en égalité entre les femmes et les hommes !

Des rencontres inspirantes

Notre séjour a commencé, pour moi et les deux autres déléguées québécoises, par une journée organisée spécialement en notre honneur par l’Office franco-québécois pour la jeunesse à Paris. Cette journée a donné lieu à d’intéressantes rencontres avec quatre femmes impliquées depuis longtemps dans le mouvement des femmes. Nous avons ainsi pu connaître les actions de la fédération française de Business and Professional Women qui fait la promotion des droits des femmes dans le domaine économique. Au niveau communautaire, les intervenantes de la Maison des femmes de Montreuil nous ont présenté leurs activités sur la dénonciation des violences faites aux femmes. Du côté de l’institutionnel, nous avons pu rencontrer une chargée de mission pour le Réseau des femmes parlementaires à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et une spécialiste en égalité entre les femmes et les hommes au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie. Quatre rencontres extrêmement inspirantes, avec des femmes qui luttent à différents niveaux et chacune à leur façon pour les droits des femmes. Mais peu importe l’organisation, le même besoin criant est ressorti : tandis que les politiques nous disent que l’égalité entre les femmes et les hommes est une priorité, les ressources, quant à elles, sont insuffisantes.

Des inégalités encore trop présentes

Le colloque a aussi été très riche en échanges grâce à son panel, ses tables rondes et de multiples rencontres qui nous ont amenés à cette réflexion : bien que de nombreux droits pour les femmes soient inscrits dans la loi, dans les faits, les inégalités sont encore très présentes et beaucoup trop nombreuses. Comment rendre ces lois plus efficaces ? Par des quotas, des sanctions ? Comment améliorer davantage les conditions de vie des femmes, que ce soit dans le monde du travail, dans les sphères domestique et politique, dans leur mobilité, dans le domaine des sports et celui des arts par exemple ?Comment combattre le sexisme ordinaire, si persistant ? Comment valoriser l’histoire des femmes, les faire sortir de l’ombre dans le milieu scolaire ? Comment atténuer les effets des stéréotypes de genre ?

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Des marches exploratoires

Parmi les outils présentés pendant ce colloque, ce sont les marches exploratoires de femmes qui m’ont certainement le plus marquée par leur pertinence. Élaborées à Montréal et à Toronto, ces marches permettent de rendre des femmes actrices de leur milieu afin de le rendre plus sécuritaire. Le concept est simple : un groupe de femmes se rassemble afin de marcher dans son quartier et d’identifier, à l’aide d’une liste de questions, les endroits où elles se sentent moins en sécurité et pourquoi. Ensuite, elles réfléchissent ensemble aux mesures qui pourraient être mises en place pour améliorer leur sécurité. Elles sollicitent des représentants de la mairie à venir marcher avec elles afin de voir et d’entendre leurs propositions. Les marcheuses établissent au final un suivi pour assurer la mise en place de ces mesures. Ces marches sont un puissant outil d’autonomisation par lequel des femmes, souvent isolées, identifient elles-mêmes des solutions et influencent la politique municipale. Elles favorisent une plus grande mobilité des femmes, leur permettent de se réapproprier l’espace, de participer aux décisions politiques et de briser leur isolement en créant des liens avec d’autres femmes. De plus, cet outil s’exporte facilement d’un pays à l’autre.

L’égalité entre les femmes et les hommes, un axe transversal pour SUCO

Pour SUCO, participer à un colloque de ce genre est très enrichissant pour améliorer et échanger sur nos pratiques puisque l’égalité entre les femmes et les hommes est un axe transversal dans tous nos projets. En effet, l’utilisation d’outils variés pour mieux appuyer nos partenaires du Sud en égalité ainsi que l’identification de nos propres stéréotypes pour ne pas les reproduire demeurent des aspects primordiaux qui se retrouvent à la base de tous nos projets.

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