Un automne sur le terrain – Afrique de l’Ouest

Les missions du siège social au Sénégal et en Côte d’Ivoire

L’automne 2022 a été marqué par le retour sur le terrain de plusieurs employés·es du siège social de Montréal ! Voici les faits saillants des missions de Jean-Alexandre Fortin, Geneviève Talbot, Maud Pidou et Jérôme Leblanc dans nos pays d’intervention en Afrique de l’Ouest. 

Jean Alexandre Fortin

Chargé de programme – Responsable du volontariat

Sénégal

16 – 21 octobre : Accompagné par Mylène Otis, Coordonnatrice – Pôle Afrique, et Awa Diop, représentante pays du Sénégal, j’ai débuté ma mission à la conférence de l’International Volunteer Cooperation Organisation, à Saly. Un espace d’échange sur les nouvelles tendances et le changement de paradigme dans les initiatives de volontariat pour le développement dans lequel des organisations internationales, bailleurs de fonds, société civile de tous les continents se rencontrent. Ainsi, ces acteurs ont profité de cet espace pour échanger sur les bonnes pratiques afin de réinventer leurs approches, s’adapter au contexte post-pandémique et mieux intégrer les nouvelles technologies dans nos interventions.

21-22 octobre : Direction Ziguinchor pour visiter notre partenaire APISEN et le groupement de femmes bénéficiaires du projet Buuru Yambi, que l’on peut traduire par “La reine des abeilles” ! Ce nouveau projet lancé dans le cadre du Fonds Innov vise à former ces femmes en apiculture afin qu’elles deviennent elles-mêmes formatrices par la suite. Ce fut l’occasion d’échanger avec ce groupement de femmes qui démontrent une motivation et un leadership afin de protéger l’écosystème dans lequel elles évoluent et ce, pour le futur de leurs enfants.

24-25 octobre : Deux journées très chargées, avec la rencontre de notre équipe du bureau du Sénégal et de nos partenaires à Dakar, Enda Pronat, JVE Sénégal, et à Thiès, le CEEDD et le GRAIM. Nous avons échangé avec les partenaires qui nous ont d’abord fait une présentation de leurs organisations, puis nous avons parlé du volontariat et abordé les défis auxquels SUCO faisait fasse en terme de recrutement, mais aussi eu des retours sur leurs expériences avec les volontaires. Ce furent deux journées très enrichissantes !

26 octobre : Nous avons terminé le tout en grand avec les rencontres avec la Délégation du Québec et l’Ambassade du Canada à Dakar. Ce fut l’occasion de présenter notre programmation, positionner SUCO et réaffirmer notre partenariat avec ces deux institutions avec lesquelles nous réalisons notre programmation au Sénégal.

Moment marquant

C’est très motivant et enrichissant de connaître de plus près l’excellent travail de nos partenaires et nos équipes qui nous permettent de mettre en œuvre notre mission. Plus particulièrement, de voir concrètement la pertinence et l’effet de nos programmes et projets auprès des populations, particulièrement les femmes actrices de changement au Sénégal.

Geneviève Talbot

Chargée de programme – Afrique et Environnement

Côte d’Ivoire

7 au 9 novembre : Communauté de pratique environnement Afrique de l’Ouest
Ce fut un trois jours plein et riche de partage de connaissances, de questionnement, de réflexion commune sur les enjeux liés à l’environnement en Afrique de l’Ouest. Les conseillers·ères environnement du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Togo, accompagnés·es de la conseillère en agroforesterie en Côte d’Ivoire et de moi-même, avons réfléchi à l’analyse d’impact environnemental, aux enjeux de développement dans un contexte de changements climatiques et de la nécessité, ou pas, de se sortir d’une logique d’économie de croissance. Nous nous sommes aussi penchés·es sur les financements existants qui pourraient permettre à SUCO de mieux appuyer ses partenaires dans ce type d’activité afin d’améliorer la qualité de vie des populations locales. Au-delà de ces discussions, quel beau moment de co-construction et de renforcement de l’équipe environnement de SUCO en Afrique de l’Ouest ! Nous sommes maintenant prêts pour mettre en œuvre les priorités identifiées lors de ces trois jours!

10 au 12 novembre : Visite du partenaire Jeunes volontaires pour l’environnement – Côte d’Ivoire pour le projet « Expérience d’agroécologie: soutien à la coopérative Namané des femmes de tchébloguhé (Dalao) » , projet financé par le Bureau du Québec à Abidjan.

Suite à la Communauté de pratique – Environnement, nous sommes allés à la rencontre de notre  partenaire JVE-Côte d’Ivoire.  Nous avons pu rencontrer les femmes de la coopérative de Namané. Ces dernières nous ont fait visiter leur rizière, elles nous ont partagé leurs défis, mais aussi leur fierté de cultiver le riz selon des pratiques agroécologiques. Nous avons pu manger un repas cuisiné par les femmes mais surtout fait de produits cultivés par les femmes ! Quelle fierté de partager le repas fait de produits frais qu’elles ont elles-mêmes confectionné. Quelle fierté pour SUCO et JVE-CIV de voir l’engagement de ces femmes et des modifications de leurs pratiques! 

15 – 16 novembre : Visite du partenaire INADES 

Par la suite, nous avons repris la route pour aller discuter avec des membres des coopératives de mareyeuses, c’est-à-dire des femmes fumeuses de poisson. C’est grâce à INADES Formation que nous avons pu échanger avec ces femmes. Ces dernières nous ont fait part de leurs enjeux : diminution des stocks de poisson – dû à la surpêche en haute mer, à l’ensablement de la lagune, aux plantes envahissantes (les fameuses jacinthe d’eau) et à la salinisation des eaux – leur difficulté de fumer le poisson, à trouver le stock de bois de chauffe et les inconvénients liés à la fumée secondaire.  Ces difficultés sont loin de les décourager, au contraire! Voyez par vous-mêmes les solutions qu’elles souhaitent mettre en place (voir la photo). Avec l’appui de SUCO et INADES Formation, vivement qu’elles puissent mettre ces idées en œuvre! 

Sénégal

21 novembre : Rencontre de cadrage pour avec ENDA Pronat pour le projet « Souveraineté alimentaire et leadership des femmes »

Enfin, après presque deux semaines en Côte d’Ivoire, j’ai fait un arrêt au Sénégal, entre autres pour participer à la réunion de cadrage du projet Souveraineté alimentaire et leadership des femmes, financé par le Ministère des relations internationales et de la francophonie du Québec et mis en œuvre avec ENDA Pronat.

Enda Pronat a pu tester, dans certaines localités, des mécanismes qui remettent les populations au cœur de la gouvernance des ressources à travers des outils et mécanismes inclusifs de gouvernance. Si, dans certaines localités, ces mécanismes ont permis de surmonter un premier handicap lié à l’implication des populations locales dans la gouvernance des ressources, la participation qualitative et quantitative des femmes est encore faible au niveau des instances de prise de décision locales. Il y a donc lieu d’approfondir les analyses et surtout de travailler à la base pour lever cette contrainte en vue d’un développement local plus inclusif. C’est le sens de l’action que nous voulons mener à travers ce projet où nous comptons, dans un premier temps, réaliser un diagnostic genre du dispositif des comités villageois de gouvernance des ressources naturelles et au niveau de la commune afin d’identifier les contraintes et obstacles qui s’opposent à l’intégration des femmes dans ces mécanismes et les points positifs à valoriser pour une meilleure intégration qualitative et quantitative des femmes dans ces dispositifs. La deuxième étape sera des sessions de formation à l’intention des femmes pour renforcer leurs capacités sur la base des résultats des diagnostics participatifs. Les hommes seront aussi concernés par certains modules pour les sensibiliser et favoriser leur socialisation sur le genre. Ces séances de formations seront organisées à différentes échelles avec les acteurs et actrices de la gouvernance des ressources naturelles.

Lors de mon prochain passage au Sénégal, il me fera plaisir de vous partager les avancées de ce projet!

Moment marquant

Ce qui m’a marquée, c’est la réalisation de la puissance de notre intelligence collective. Comment, ensemble, nous pouvons faire une véritable différence et changer le paradigme dominant. Les femmes de la coopérative de Namané, les femmes marreuyeuses de Jacqueville et Grand Bassam, nos partenaires, l’équipe environnement de SUCO, vous et moi, ensembles, nous sommes en train de réaliser la transition vers un monde écoresponsable, féministe, solidaire et surtout repecteux des différences, mais en allant au delà des différences. Il y a de quoi espérer et être fier!

Maud Pidou & Jérôme Leblanc

Responsable des communications et projets nationaux & Chargé de programme en évaluation, apprentissage et innovation

Du 12 au 26 novembre, nous avons eu l’occasion de rendre visite à plusieurs partenaires en Côte d’Ivoire et au Sénégal dans le cadre de l’évaluation du PSIJ afin de retirer des apprentissages sur le programme, et les réinvestir dans les programmes de volontariats, mais pour aussi alimenter les décisions sur le futur du volontariat chez SUCO. Au-delà du PSIJ, ces rencontres nous ont permis d’approfondir notre connaissance de ces partenaires qui sont d’abord associés au Programme de coopérants volontaires de SUCO. La différence entre connaître un partenaire sur papier, et rencontrer son équipe en personne, est IMMENSE et permet réellement de bâtir des liens humains et de compréhension mutuelle!

Nous en avons aussi profité pour réaliser 4 tournages du Volume 3 des Audacieux et Audacieuses qui sera diffusé début 2023.

Jérôme a donné deux formations en présentiel aux équipes SUCO des deux pays, soit « La gestion axée sur les résultats, avec focus sur le PCV de SUCO » et « L’évaluation évolutive, pour accompagner l’innovation ». La curiosité, et la passion de nos équipes terrain se sont matérialisées sont forme de nombreuses questions et interactions qui ont enrichi et dynamisé ces séances de formation.

Côte D’Ivoire

Les 14, 17 et 18 novembre à Abidjan

Nous avons rencontré les partenaires GFM3, WILDAF Côte d’Ivoire, le RIDDEF et JVE Côte d’Ivoire qui ont accueilli des stagiaires dans le cadre du programme PSIJ dans les dernières années. Ce fut très enrichissant d’échanger avec les partenaires sur leurs besoins et de récolter leurs impressions du programme. 

Lors de notre rencontre avec le RIDDEF, nous avons pu échanger sur leur projet qui commencera bientôt et que SUCO finance dans le cadre du premier appel du Fonds Innov : projet expérimental pour tester une méthode qui vise à améliorer l’accès des femmes à la propriété foncière par la réforme des lois coutumières pour les rendre inclusives. Les gens de RIDDEF nous ont expliqué l’important potentiel de mise à l’échelle du projet, ainsi que leur approche stratégique qui consiste à aborder de prime abord cinq villages-clé, qui pourraient servir de point de bascule par la suite face à la problématique ciblée à l’échelle régionale.

Nous avons pu échanger plus spécifiquement dans le cadre d’une entrevue de groupe avec les 3 stagiaires actuellement en Côte d’Ivoire afin qu’elles nous partagent leur expérience et leurs recommandations suite au programme. C’est une grande source d’inspiration de les entendre parler de leur envie de contribuer pour un monde plus solidaire malgré les challenges rencontrés!

Lors de notre visite à JVE Côte d’Ivoire, nous avons filmé une de nos stagiaires, Livia, dans son environnement de travail et dans les rues d’Abidjan. Dans cette vidéo, elle partage ses apprentissages professionnels et personnels dans le cadre de son mandat et nous avons bien hâte de voir le produit final! 

15 et 16 novembre à Abengourou

C’est un moment très certainement inoubliable que nous avons passé à Abengourou! Notre partenaire, la coopérative CA-CAPRESSA, rassemble des producteurs et productrices de cacao, et qui intègre progressivement des principes de l’agroécologie auprès de ses membres producteurs. C’est donc avec enthousiasme que nous en avons appris beaucoup sur la fabrication du cacao et sa transformation, ainsi que sur la réalité du marché et l’impact que cela a sur les producteurs et productrices. Cette visite nous a permis de nous rendre dans le champ d’un producteur qui a remporté le premier prix d’agroécologie accordé dans le cadre d’un concours réalisé par la coopération allemande. Il nous a présenté la diversité des arbres et des plantes qui poussent sur son exploitation en nous partageant sa passion. Par la suite, nous sommes allés à la rencontre des femmes productrices de cacao qui entreprennent aussi la production d’attiéké, une semoule à base de manioc centrale dans l’alimentation en Côte d’Ivoire. Après nous avoir expliqué les étapes nécessaires à la production de l’attiéké, nous avons partagé un repas traditionnel ivoirien avec du poulet et poisson braisés et de l’attiéké avec des membres de la coopérative. Ce fut un beau moment de joie et d’échanges, et une pause bienvenue dans un agenda bien chargé!   

C’est la coopérative que nous avons choisie pour le tournage de notre deuxième vidéo en Côte d’Ivoire, où notre partenaire parle de ses aspirations pour le futur de la coopérative. 

Sénégal

Les 21, 24 et 25 novembre à Dakar 

Notre deuxième semaine de mission nous a permis de rencontrer nos partenaires WILDAF Sénégal et JVE Sénégal, toujours pour échanger sur le PSIJ et en tirer des enseignements et recommandations. Lors de cette semaine nous avons aussi rencontré les deux stagiaires actuellement au Sénégal, dont Prince, qui a participé au Volume 3 des Audacieux et Audacieuses afin d’expliquer son souhait de partir à l’international et son rôle auprès de WILDAF. 

22 et 23 novembre à Thiès 

Lors de notre déplacement à Thiès, nous avons rencontré le GRAIM qui a accueilli plusieurs stagiaires au cours des dernières années et avec qui nous avons travaillé sur le projet Dund ak Kéew bi (DAK) pour l’émergence d’une gouvernance environnementale dans six communes de Thies. Ce fut vraiment agréable de réaliser cet échange qui nous a permis de rencontrer un partenaire dont nous entendons parler depuis longtemps.

Nous avons été reçus par le CEEDD, notamment pour filmer une participante à un petit projet PSIJ dans le cadre des Audacieux et Audacieuses. Ce projet avait pour objectif de lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, à travers la promotion d’un nouveau modèle de consommation bio, locale et endogène, par le renforcement des femmes et des jeunes dans l’agriculture biologique, la transformation agroalimentaire et dans des mécanismes efficaces de distribution et de commercialisation des produits. En effet, il s’agissait, dans cette initiative, de travailler avec un groupe de 50 femmes évoluant dans les secteurs les plus économiquement fragiles de la ville. Elles furent formées pour accomplir des activités complémentaires, comme l’agriculture et la transformation agroalimentaire. 

Le midi les femmes du CEEDD nous ont préparé un délicieux thiéboudiène. Ce fut un très beau moment de partage avant de repartir visiter deux jardins avec les membres du CEEDD, qui nous a permis d’échanger sur la problématique de l’accès à l’eau.

Lisez également « Un automne sur le terrain – Amérique latine » !