La renaissance numérique au Nicaragua : Les TICs comme moteurs d’innovation et transformation

Par Mélina Lefebvre, collaboratrice spécialisée en communication au Nicaragua

Nicaragua

Comment le soutien aux organisations locales du Nicaragua en Technologies de l’Information et de la Communication (TICs) supporte et stimule l’adoption de pratiques et outils innovants et transformateurs, qui contribuent au développement local?

En cette ère de mondialisation et de révolution technologique, où tout évolue du jour au lendemain, l’adoption des Technologies de l’Information et de la Communication (TICs) est devenue incontournable. En tant qu’outil d’innovation dans un secteur hautement compétitif, les technologies de l’information englobent les techniques, les outils et les méthodes utilisés pour créer, enregistrer, modifier et présenter le contenu communiqué (Encyclopédie Canadienne, 2015). Ainsi, les TICs exigent de tous ses utilisateurs et utilisatrices un temps d’adaptation et la nécessité de rester à l’affût des nouvelles plateformes et technologies constamment développées. C’est avec cette idée qu’il est possible de transposer le contexte actuel des TICs à la réalité des organisations nicaraguayennes partenaires de SUCO.

En effet, les TICs apportent des aspects intéressants lorsqu’il s’agit de leur intégration au sein d’une organisation à but non lucratif. Tout d’abord, il y a une augmentation de la zone d’influence de l’organisation. Si l’on considère cet aspect à l’échelle mondiale, au Canada ou au Québec, la visibilité de l’information concernant la réalité nicaraguayenne n’est pas la plus imposante. L’avènement des TICs facilite le partage de ces informations qui étaient auparavant destinées uniquement aux réseaux régionaux de communication. Non seulement la zone d’influence devient par conséquent plus vaste grâce aux différentes plateformes de communication disponibles, mais son accessibilité est également facilitée par le biais des appareils mobiles, qui sont entre les mains de pratiquement toute la population.

C’est sous l’intégration de ces nouvelles technologies qu’il devient possible de profiter de ces avantages dont les grandes entreprises profitent aujourd’hui. Bien qu’au niveau économique, il soit possible d’observer d’importantes réductions au niveau des frais liés aux impressions et aux techniques permettant de véhiculer l’information sous forme physique, le principal avantage n’est pas monétaire, mais plutôt qualitatif. En effet, il est possible d’augmenter la valorisation et la relation de confiance que détient l’organisation avec son réseau de communication, afin de promouvoir un niveau de transparence supplémentaire. Ainsi, il est possible de sensibiliser ou de permettre l’identification de l’auditoire à des campagnes où le protagoniste partage ses pratiques courantes, ou en d’autres termes, les intentions de l’organisation motivant chaque action. Qui plus est, le fait de détenir ces nouvelles plateformes de communication permet une nouvelle forme d’interaction directe entre l’organisation et son public, offrant la possibilité de cibler directement les besoins à l’aide de questions telles que : « Pourquoi vous impliquez-vous ? » ou « Pourquoi nous suivez-vous ? ». La réalité est que l’intégration des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication au sein même d’une organisation permet de développer la capacité d’adaptation de l’organisation face à l’évolution constante de la technologie pour faire face à l’adversité.

L’intégration des nouvelles technologies de communication au sein d’une organisation peut être perçue comme une forme d’innovation et de transformation, définissant ainsi une évolution significative dans la manière dont l’organisme interagit avec son environnement. Les TICs ne sont plus simplement des outils, mais plutôt des catalyseurs de changement. Pour beaucoup, les TICs représentent un domaine exigeant des formations et des spécialisations, soulignant ainsi leur complexité et leur potentiel impact.

L’innovation dans ce contexte ne se limite pas seulement à l’acquisition de compétences techniques, mais englobe également un changement de mentalité au sein même de l’organisation. C’est un processus d’adaptation continu, qui implique également l’apprentissage de nouvelles manières de communiquer, de collaborer et de partager des informations clés. Cette transformation va au-delà de l’utilisation des technologies en tant que simples outils opérationnels; elle intègre la reconnaissance de nouvelles opportunités, la création de stratégies innovantes et l’élargissement des horizons organisationnels. En d’autres mots, elle demande l’utilisation de ses connaissances afin d’aller plus loin et créer une nouvelle initiative requérant l’esprit de création.

L’évolution des capacités de communication de l’organisation s’inscrit dans une dynamique plus large de développement. Cela va de pair avec la compréhension accrue des besoins des parties prenantes, la création de contenus adaptés aux différents canaux de communication, et la construction d’une présence numérique alignée sur les valeurs et objectifs de l’organisation. Ainsi, l’innovation dans l’adoption des TICs devient une force motrice, propulsant l’organisation vers une nouvelle ère de pertinence et d’efficacité, tout en garantissant sa compétitivité dans un monde en constante évolution technologique.

Si l’on se concentre sur l’usage des TICs, et plus précisément sur l’utilisation des réseaux sociaux, il devient alors plus facile d’analyser le type de public cible se sentant concerné par les publications de l’organisation. À la suite de cette analyse, il est possible d’intégrer des notions de marketing afin d’éventuellement créer du contenu selon le type d’audience, voire créer sa propre audience cible à l’aide de critères spécifiques permettant un partage d’information adapté à l’auditoire. C’est avec ces notions en tête que des organisations comme CII-ASDENIC partenaire de SUCO au Nicaragua, ont investi dans les outils de communication et ont initié la publication de leur contenu directement sur des plateformes telles que TikTok ou même Instagram afin de mobiliser un nouveau groupe cible; les adolescents·es et les jeunes adultes. De plus, le recrutement de jeunes étudiants·es universitaires au sein de l’équipe permet également de faciliter l’adoption, mais également l’actualisation des nouvelles technologies au sein du réseau de l’organisation. Dans le même esprit, l’utilisation de plateformes telles que WhatsApp pour faciliter la vente de produits et/ou services, ainsi que pour assurer une réactivité accrue vis-à-vis de la clientèle, contribue à accroître le niveau de communication des organisations implantées au Nicaragua.

Un aspect important réside dans l’accroissement de l’utilisation des pages et sites internet officiels qui va en complément aux pages Facebook déjà existantes pour les organisations. Ce changement significatif dans la manière de présenter l’information ne se limite pas à une simple modernisation, mais constitue une stratégie délibérée visant à renforcer l’influence des organisations. Cette évolution n’est pas simplement une question de visibilité ; elle offre également une opportunité stratégique d’atteindre de potentiels donatrices et donateurs hors de la zone d’influence régional passant à un transfert d’information à l’échelle international. Les sites internet officiels fournissent alors un espace où les informations sur les missions, les objectifs et les réalisations des organisations à but non lucratif peuvent être présentées de manière détaillée et organisée. En mettant l’accent sur la clarté et la précision des informations, cette approche renforce la crédibilité de l’organisation, établissant ainsi une base solide pour susciter l’intérêt et l’engagement des donateurs·rices potentiels·les.

En combinant la présence sur les réseaux sociaux avec des sites internet officiels, ces organisations créent une plateforme complète et accessible. Cela offre non seulement une vitrine numérique complète mais également une opportunité d’approfondir la compréhension des missions philanthropiques, établissant ainsi des connexions significatives avec une audience plus large et potentiellement plus engagée. Ainsi, cette stratégie reflète une adaptation réfléchie aux tendances numériques, maximisant l’impact des organisations à but non lucratif dans leur quête d’un soutien accru et d’une sensibilisation renforcée.

Tout compte fait, l’avenir des TICs au Nicaragua présente un potentiel transformateur significatif. L’intégration croissante de ces technologies à court terme au sein des organisations ouvre des horizons d’innovation et de connexion globale. Les TICs élargissent la portée des informations, renforcent la transparence, et ultimement favorisent une interaction directe avec les parties prenantes. En s’adaptant à ces évolutions, les organisations démontrent une agilité face à la technologie, renforçant ainsi leur capacité d’impact. L’utilisation stratégique des médias sociaux, comme illustré par l’initiative de CII-ASDENIC témoigne d’une approche proactive pour atteindre de nouveaux publics, notamment les jeunes. Dans ce paysage en constante évolution, l’adoption continue des TICs positionne le Nicaragua pour tirer profit des avantages offerts par ces outils d’innovations, façonnant ainsi un avenir dynamique et connecté pour ses organisations.


Bibliographie

Bălăcescu, A. (2021). Visibility and communication of small NGOs in the context of digital transformation. Journal of Research and Innovation for Sustainable Society, 3(2), 201-208.

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Melody, W. H. (2015, 19 août). Technologies de l’information et des communications. L’Encyclopédie Canadienne. Historica Canada. www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/communications-technologies-de-linformation-et-des-tic.

Zahoor Ahmed, S., Nathaniel, S. P., & Shahbaz, M. (2021). The criticality of information and communication technology and human capital in environmental sustainability: Evidence from Latin American and Caribbean countries. Journal of Cleaner Production, 286, 125529. https://doi.org/10.1016/j.jclepro.2020.125529


Cet article a été réalisé grâce au financement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada pour le Programme de coopération volontaire.